Cette septième édition de l'inventaire des cabines est un peu spéciale (puisque pas écrite par moi mais par Julie Schittly heu non par Appoline), exotique aussi puisque nous sommes invités à découvrir la cabine de Conteville, village peuplé de 940 contribuables situé en Haute-Normandie, non loin de la Seine, c'est à dire à près de 400 kms de Camors.
Je laisse donc Appoline aux commandes, texte et photos à l'appui.
Voici les clichés tant attendus pris ce matin vers 9h30 en ce dimanche humide, pétri de froideur brumeuse. Munie du Panasonic et d'un paletot chaud (pléonasme ?), j'ai donc rejoint mon bourg, avec comme unique mission, celle que tu m'avais donnée : en savoir plus sur ce service mis à la disposition des habitants et itinérants passant sur la route de l'estuaire, route touristique reliant Pont-Audemer à Honfleur.
Comme déjà dit, cette cabine peut passer inaperçue, coincée qu'elle est entre un abribus immonde et un petit parking offrant quelques places au téléphoneur potentiel. Plus loin, une fontaine sèche. Tu observes l'architecture normande du pignon de l'épicerie, ce colombage auquel tu n'es pas insensible, je le sais. Couleur locale donc donnant un cachet à l'endroit, permettant la mise en valeur de l'aménagement PTT. Aménagement par ailleurs classique, et surtout, cela fonctionne puisque tonalité il y a ! Par contre, je n'ai vu aucun utilisateur, je n'ai interrogé personne, par contre, quelques passants m'ont observée, d'un air interrogateur, m'intéresser à ce monument d'un autre temps.
En face, de l'autre côté de la route, il y a un restaurant "La margotine", fermé depuis au moins deux ans et demi. Enfin, je crois que c'était encore ouvert lors de notre arrivée à Conteville l'été 2012, mais je me souviens qu'il n'y avait jamais personne...Raison de l'insuccès mal connue, j'ai demandé une fois ce qu'il en était, on m'a répondu je ne sais trop quoi d'un air gêné.
Par contre, de ce même côté de la rue, il y a un restaurant gastronomique "L'auberge du vieux logis". C'est bon, mais c'est cher. Ambiance feutrée, c'est moquetté. Accueil bienséant. Longue description théâtrale du contenu de l'assiette. C'est d'un chic ! On y allait, mais l'addition a fini par nous dégoûter, alors, on n'y va plus. Des amateurs de bonne chère viennent des environs, des gens friqués, plutôt des anciens. On a failli y faire notre repas de mariage, mais, on nous laissait peu de choix et c'était onéreux au possible, on sortit avec une mauvaise impression du RDV de présentation, alors on a rappelé pour dire non.
Entre ces 2 services, le salon de coiffure, la poste, la boulangerie, un bar-tabac, un cabinet infirmier (depuis peu).
Et puis, trônant au fond de la grande place, la fameuse épicerie (ndlr : quelle fameuse épicerie ?, photo ? )
zoom sur la boulangerie : en ce dimanche matin, à 9h30, la clientèle est composée exclusivement d'hommes, l'intérieur exigu est plein à craquer, bientôt ce sera un défilé de "paquets de gâteaux du dimanche matin" (cf. Delerm encore). Je rencontre l'entrepreneur qui a taillé notre haie il y a quelques mois, on parle des fourmis rouges, il semble que notre haie soit condamnée...
L'autre centre d'attraction, le bar Le Pressoir car on est pressés de s'y retrouver. On y a mis les pieds une fois ou l'autre, histoire d'aller à la découverte des autochtones. Rien de mirobolant. Je ne me souviens que du succès des jeux de grattage et des paquets de cigarettes. C'est un lieu très froid, les patrons ne créent pas la convivialité qui ferait qu'on a envie d'y retourner. Cynisme tous azimuts. Alors, on n'y va plus. Service gaz aussi, vois-je.
Le cabinet infirmier jouxte le bar, cela peut être utile, c'est un beau raccourci : les excès pardonnent rarement ici-bas.
Merci Appoline. Je reprends la parole pour vous dire que le salon de coiffure fait -10% sur les coupes homme pendant tout le mois de mars...au cas où vous passeriez dans le coin, ce serait dommage de ne pas en profiter...
Spécificité normande ou quoi : les joggers courent en tenue de ville ou bien alors le type est un voleur qui se rue vers le client sortant de la boulangerie pour lui arracher son pain de 2 livres. L'insécurité est partout.
Quelle est est cette enseigne Gam qui a le privilège d'être située à quelques mètres de la dite cabine téléphonique ? On croit deviner à l'intérieur des magazines...Je distingue juste sur l'enseigne 'érette'...supérette sans doute ? Il semblerait selon les pages jaunes que ce soit effectivement une supérette, tenue par Odile Morin. Je demande confirmation quand même parce que le bottin n'évoque pas le terme GAM.
Et la confirmation, je l'ai de suite via Google Map, il s'agit bien d'une supérette, une belle supérette à colombage devant laquelle trône un distributeur de boissons...et à sa droite, nous retrouvons ce hideux abribus ainsi que notre cabine (qui m'a tout l'air d'être en cours d'utilisation..en tout cas, on devine une ombre...)
Ce type au froc informe (je ne supporte pas l'assemblage bluejean-baskets) semble utiliser un de ces appareils modernes sans fil à la mode actuellement. Service de gaz il y a, certes, mais il manque les cubes qui sont quand même plus pratiques.
Cet inventaire des cabines pose plus de questions qu'il ne donne de réponses et demande une suite...
Merci encore Appoline. La prochaine édition sera consacrée à Brandivy, patelin situé à 10 kms de Camors. Vous verrez que ce bourg qui n'a l'air de rien nous réserve quelques belles surprises.
Appoline, Loïc LT.