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julie schittly - Page 3

  • une belle séquence

    Il y a 15 jours à peu près, une journaliste de Ouest-France (Julie Schittly), reporter d'édition pour le secteur Hennebont-Gourin m'a envoyé un mail pour me dire qu'elle avait lu mon blog et qu'elle souhaiterait qu'on se rencontre. La trentenaire était intéressée par le sujet puisqu'elle venait de signer un article sur le devenir des cabines téléphoniques sur son secteur (que j'avais évoqué sur le blog). On s'est donc donné rdv mardi 9 février à Pont-Augan (où l'Evel se fait happer par le Blavet) et qui est l'intersection de 3 communes (Languidic, Baud et Quistinic) et surtout  où trône encore une cabine au bord des rives du Fleuve. Le patron du bar-restaurant au rendez-vous des pêcheurs avait eu la gentillesse d'accepter d'ouvrir plus tôt pour nous recevoir. L'interview a duré un peu moins de deux heures. C'était très cool et l'entretien détendu. Comment en aurait-il pu être autrement avec un tel sujet ! Ensuite, on est allé prendre la photo dans la cabine....Au final, ce mardi 16 février, j'ai le droit à un article en dernière page de OF (c'est à dire lisible dans toutes les éditions de OF), qui est conforme à ce que je voulais faire passer. 

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    Comme je l'avais dit ici, jamais je n'aurais fait la démarche auprès de OF mais puisque eux sont venus vers moi, je n'avais pas de raison de refuser. L'article évidemment ne reprend qu'une infime partie de ce que nous avons raconté mais qu'importe,  l'essentiel y est et la dernière phrase conclut en beauté un papier léger et décalé contrairement aux cabines qui sont lourdes et sobres... merci encore à Julie Schittly et à Ouest-France de m'avoir laissé une petite place dans ce qui reste quand même le quotidien le plus vendu de France.

    La belle séquence se referme mais la quête continue. Avec les jours qui rallongent, de nouveaux bourgs auront le droit à ma visite et d'autres badauds verront un "drôle d'oiseau" priés de le prendre en photo devant ces désuets édicules. 

    Loïc LT, 16/02/2016. 

  • tempête Dejoie : gros dégâts à Kerniel (Camors 56)

    Parmi les dégâts les plus remarqués provoqués par la tempête Dejoie qui a frappé la Bretagne le 13 février 2016, il faut signaler la perte de 3 chaumes de bambous géants chez le grand spécialiste de ces herbes géantes qu'est votre serviteur. Il s'agit de la variété phyllostachys vivax 'huangwenzhu', celle qui fait les plus gros chaumes sur le domaine camorien du célèbre recenseur de cabines (qui dispose d'une collection de plus de 25 variétés de bambous différentes). 

    bambou, phyllostachys vivax 'huangwenzhu'

    Les pompiers de Baud, de Languidic et de Pluvigner se sont rendus sur place équipés de camions munis d'échelles télescopiques et de nacelles. Un hélicoptère survolait les lieux pour diriger les opérations mais les 3 chaumes n'ont pu être relevés. Le commandant Duvent coordonnant les opérations n'a pu que constater les dégâts :

    Après le sauvetage des vies humaines, redresser les bambous fait partie de nos missions prioritaires et c'est donc avec un grand regret que nous quittons les lieux sans avoir pu redresser les géants. Nous adressons toutes nos condoléances à Loïc LT ainsi qu'à sa famille. 

    Parmi les autres dégâts sur le domaine, il faut signaler l'inclinaison du sapin Juniperus offert par des touristes libéraux de Corée du Nord en 2009 dont le jardinier tentera le redressement, ce qui ne devrait pas être une affaire trop délicate. 

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    Loïc LT, le 14/02/2016

  • recensement des cabines # 38 Saint-Nicolas, Languidic (Morbihan 56)

    Saint-Nicolas est un petit village qui se situe sur la commune de Languidic, la commune où j'ai grandi. J'habitais à 2 kms de ce village ( à Berloch )et je m'y rendais assez régulièrement pour diverses raisons. Il y avait le pardon déjà (il y a 14 chapelles à Languidic), et puis j'avais mon tonton Alphonse qui y habitait (mais je n'allais pas le voir très souvent). C'est un village pittoresque, tout en pierre et les habitants font beaucoup d'effort pour faire en sorte que l'endroit reste agréable. Je reproche juste qu'on ait laissé des toits en tôles remplacer des toits en ardoises. Pour se rendre à Saint-Nicolas, si vous venez de Rennes ou de Paris, il faut quitter la RN24 au niveau de sortie "gare de Baud". Au stop, vous prenez à droite, vous traversez le village de kergonan puis celui de Lann Menhir et un kilomètre après, il faut prendre à droite au niveau de l'abribus et là, vous empruntez une petite route sinueuse mais bitumée et au bout de 1.5 kms, vous arrivez sur zone. Si vous arrivez à Berloch, c'est que vous êtes allés trop loin. 

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    Le village a la particularité de disposer d'une cabine au milieu d'une route, un petite route qui mène vers la chapelle. Des habitants ont fait toutes les démarches pour qu'elle soit déplacée voire même expulsée mais les PTT n'ont jamais répondu. C'est finalement devenu une attraction, et puis les voitures peuvent soit prendre une autre route soit serrer à gauche ou à droite pour éviter l'édicule. 

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    Jadis, le village était essentiellement peuplé d'agriculteurs mais aujourd'hui, je ne suis pas certain qu'il reste une seule ferme. Je connais quelques uns des habitants dont une voisine de Berloch avec qui j'ai beaucoup joué étant gamin. Et puis j'en connais d'autres aussi mais moins. Je ne m'y arrête plus souvent par contre, je passe souvent devant lorsque je vais voir mon père à Berloch. Une fois, je me suis arrêté chez mon ancienne voisine qui, avec son mari,  a rénové une magnifique longère (que je n'ai pas pris en photo) mais je n'avais pas eu le temps de finir ma bière car il fallait que je trouve un poste d'essence. 

    Voici le centre du village. C'est l'endroit où on monte les tréteaux le jour du pardon. Après la cérémonie, les gens boivent de l'eau et mangent du far breton que des volontaires ont confectionnés pieusement. Perso, j'adore le far mais sans pruneaux. Tant que les gens n'auront pas compris ça, je ne pourrai rien pour eux. 

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    Le village bénéficie d'un climat tempéré et les bambous y sont très à l'aise. Il fait partie de la république française (et à ce titre est sous le coup de l'état d'urgence) et ses habitants doivent se rendre à Languidic pour remplir leur devoir civique.

    Je distingue du pseudosasa japonica et en pot taillés au cordeau (je ne fais pas ça, moi), il doit s'agir de fargesia mais j'y mettrais pas une cabine à détruire. 

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    J'aurais dû prendre plus de photos mais on avait des cuisses de grenouilles au four et il fallait qu'on rentre. On s'est juste arrêté 5 minutes. J'en ai quand même pris quelques unes mais en tout cas, vous imaginez qu'en été, l'endroit a plus fière allure. 

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    Cette maison détonne un peu à côté des chaumières du village. Je crois que le jardin est beau et a été primé plusieurs fois.

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    En 2007, nous étions allé faire un tour au pardon et je me souviens que mes deux filles avaient fait sonner la cloche. Saint-Nicolas est le patron des enfants et il doit être fier de là où il est, de voir ses protégés faire sonner ses cloches. Ensuite, elles avaient joué à cache-cache et certains enfants de dieu s'étaient évidemment planqués dans la cabine. 

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    La chapelle est entourée d'hortensias qui avaient déjà perdu leur couleur. C'était une belle journée et les catholiques venus nombreux discutaient encore de la problématique de la cabine. Certains étaient pour qu'elle reste à sa place et d'autres pour qu'elle soit déplacée. Les anti-cabines mettaient l'accent sur le fait qu'il n'y avait plus de téléphone à l'intérieur. Les pros affirmaient qu'elle était bien pratique pour se mettre à l'abri de la pluie en rentrant du lavoir et quand on avait encore un peu à marcher. Le curé y avait mis son grain de sel affirmant qu'il ne fallait pas détruire ce que le seigneur avait laissé faire. Une minorité réclamait même qu'une seconde cabine soit installée dans la partie est du village.

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    village de Saint-Nicolas, commune de Languidic (56440), Morbihan, nombre d'habitants inconnu,  , reportage réalisé le 31 janvier 2016. temps doux et maussade. humeur : blagueur 

    Loïc LT 

  • Ouest-France s'en mêle aussi.

    Dans l'édition de Ouest-France d'aujourd'hui, deux pages sont consacrées à la disparition des cabines. L'une est un article plutôt bien renseigné en page Bretagne/Morbihan écrit par Julie Schittly et l'autre est une carte dans la page Gourin et son pays qui renseigne le lecteur de ce qu'il reste de cabines dans le nord-ouest du Morbihan (mon secteur de prédilection) et leur avenir. En dehors du fait que cette carte va beaucoup m'aider pour la suite des reportages, je note quand même deux erreurs : contrairement à ce qui est écrit il reste une cabine à Guémené-sur-Scorff et à Lignol (à moins qu'elles aient été enlevées depuis mon fameux périple du 02 janvier 2016, ce qui est peu probable). Voici donc la carte :

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    Le temps presse donc. Il faut que je fasse au plus vite l'extrême nord-ouest, à savoir, Gourin, Roudouallec, Guiscriff, et puis plus à l'est, Langoëlan, Locmalo, Saint-Tugdual, Priziac. Le tout le même jour me semble difficile, ce serait bâclé et il n'y a pas de raison que toutes les cabines sont expulsées dans l'espace dès le début de l'année. Je risque quand même d'avoir des déceptions et d'ailleurs, dans l'avenir, le fait que ce sera plus compliqué d'en trouver rendra ce recensement insensé encore plus jubilatoire ! 

    Loïc LT

  • recensement des cabines # 7 Conteville (Eure)

    Cette septième édition de l'inventaire des cabines est un peu spéciale (puisque pas écrite par moi mais par Julie Schittly heu non par Appoline), exotique aussi puisque nous sommes invités à découvrir la cabine de Conteville, village peuplé de 940 contribuables situé en Haute-Normandie, non loin de la Seine, c'est à dire à près de 400 kms de Camors.

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    Je laisse donc Appoline aux commandes, texte et photos à l'appui. 

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    Voici les clichés tant attendus pris ce matin vers 9h30 en ce dimanche humide, pétri de froideur brumeuse. Munie du Panasonic et d'un paletot chaud (pléonasme ?), j'ai donc rejoint mon bourg, avec comme unique mission, celle que tu m'avais donnée : en savoir plus sur ce service mis à la disposition des habitants et itinérants  passant sur la route de l'estuaire, route touristique reliant Pont-Audemer à Honfleur.
    Comme déjà dit, cette cabine peut passer inaperçue, coincée qu'elle est entre un abribus immonde et un petit parking offrant quelques places au téléphoneur potentiel. Plus loin, une fontaine sèche. Tu observes l'architecture normande du pignon de l'épicerie, ce colombage auquel tu n'es pas insensible, je le sais. Couleur locale donc donnant un cachet à l'endroit, permettant la mise en valeur de l'aménagement PTT.  Aménagement par ailleurs classique, et surtout, cela fonctionne puisque tonalité il y a !  Par contre, je n'ai vu aucun utilisateur, je n'ai interrogé personne, par contre, quelques passants m'ont observée, d'un air interrogateur, m'intéresser à ce monument d'un autre temps.

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    En face, de l'autre côté de la route, il y a un restaurant  "La margotine", fermé depuis au moins deux ans et demi. Enfin, je crois que c'était encore ouvert lors de notre arrivée à Conteville l'été 2012, mais je me souviens qu'il n'y avait jamais personne...Raison de l'insuccès mal connue, j'ai demandé une fois ce qu'il en était, on m'a répondu je ne sais trop quoi d'un air gêné.

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    Par contre, de ce même côté de la rue, il y a un restaurant gastronomique "L'auberge du vieux logis". C'est bon, mais c'est cher. Ambiance feutrée, c'est moquetté. Accueil bienséant. Longue description théâtrale du contenu de l'assiette. C'est d'un chic ! On y allait, mais l'addition a fini par nous dégoûter, alors, on n'y va plus. Des amateurs de bonne chère viennent des environs, des gens friqués, plutôt des anciens. On a failli y faire notre repas de mariage, mais, on nous laissait peu de choix et c'était onéreux au possible, on sortit avec une mauvaise impression du RDV de présentation, alors on a rappelé pour dire non.

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    Entre ces 2 services, le salon de coiffure, la poste, la boulangerie, un bar-tabac, un cabinet infirmier (depuis peu).  
    Et puis, trônant au fond de la grande place, la fameuse épicerie (ndlr : quelle fameuse épicerie ?, photo ? ) 
    zoom sur la boulangerie : en ce dimanche matin, à 9h30, la clientèle est composée exclusivement d'hommes, l'intérieur exigu est plein à craquer,  bientôt ce sera un défilé de "paquets de gâteaux du dimanche matin" (cf. Delerm encore). Je rencontre l'entrepreneur qui a taillé notre haie il y a quelques mois, on parle des fourmis rouges, il semble que notre haie soit condamnée...

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    L'autre centre d'attraction, le bar Le Pressoir car on est pressés de s'y retrouver. On y a mis les pieds une fois ou l'autre, histoire d'aller à la découverte des autochtones. Rien de mirobolant. Je ne me souviens que du succès des jeux de grattage et des paquets de cigarettes. C'est un lieu très froid, les patrons ne créent pas la convivialité qui ferait qu'on a envie d'y retourner. Cynisme tous azimuts. Alors, on n'y va plus. Service gaz aussi, vois-je.
     
    Le cabinet infirmier jouxte le bar, cela peut être utile, c'est un beau raccourci : les excès pardonnent rarement ici-bas.
     

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    Merci Appoline.  Je reprends la parole pour vous dire que le salon de coiffure fait -10% sur les coupes homme pendant tout le mois de mars...au cas où vous passeriez dans le coin, ce serait dommage de ne pas en profiter...

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    Spécificité normande ou quoi : les joggers courent en tenue de ville ou bien alors le type est un voleur  qui se rue vers le client sortant de la boulangerie pour lui arracher son pain de 2 livres. L'insécurité est partout. 

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    Quelle est est cette enseigne Gam qui a le privilège d'être située  à quelques mètres de la dite cabine téléphonique ? On croit deviner à l'intérieur des magazines...Je distingue juste sur l'enseigne 'érette'...supérette sans doute ? Il semblerait selon les pages jaunes que ce soit effectivement une supérette, tenue par Odile Morin. Je demande confirmation quand même parce que le bottin n'évoque pas le terme GAM. 

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    Et la confirmation, je l'ai de suite via Google Map, il s'agit bien d'une supérette, une belle supérette à colombage devant laquelle trône un distributeur de boissons...et à sa droite, nous retrouvons ce hideux abribus ainsi que notre cabine (qui m'a tout l'air d'être en cours d'utilisation..en tout cas, on devine une ombre...)

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    Ce type au froc informe (je ne supporte pas l'assemblage bluejean-baskets) semble utiliser un de ces appareils modernes sans fil à la mode actuellement. Service de gaz il y a, certes, mais il manque les cubes qui sont quand même plus pratiques. 

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    Cet inventaire des cabines pose plus de questions qu'il ne donne de réponses et demande une suite...

    Merci encore Appoline. La prochaine édition sera consacrée à Brandivy, patelin situé à 10 kms de Camors. Vous verrez que ce bourg qui n'a l'air de rien nous réserve quelques belles surprises. 

    Appoline, Loïc LT. 

  • recensement des cabines # 4 Languidic

    La tournée des cabines devait indéniablement passée par Languidic, bourg où j’ai passé ma jeunesse (1973-1998). J’ai un doute sur un point : depuis quelle ville ai-je passé le plus d’appels en cabines ? J’hésite entre Languidic et Rennes (1991-1993) où j’ai étudié deux ans en fac d'économie. En tout cas, si j’ai passé des appels à Languidic, c’était forcément en payant avec des pièces, à Rennes aussi sans doute. Je ne sais plus et ça me fait mal au ventre. J’ai passé des appels à Hennebont aussi pendant mes années lycée puis lorsque j’y ai habité après avoir quitté Languidic. Peut-être qu’en fin de compte c’est à Hennebont que j’ai passé le plus d’appels. 

    C’est ainsi que vient la mort et qu’on reste sans réponses à  certaines questions.

    Languidic donc. bourg de 7.000 habitants mais bien disséminés dans sa vaste campagne. Le centre-ville doit compter dans les 3000 pèlerins et deux cabines, l’une près de la poste (un grand classique) et l’autre place Guillerme, une pauvre place secondaire qui eut son heure de gloire et qui n’est plus aujourd’hui que la place de délestage de la place principale située en face de l’église. Cette place qui tient son nom d’un ancien maire (1919-1953 quand même) étiqueté UDR est triste et ne compte d’enseignes que Groupama, fort mal située il faut le reconnaître. Jadis, il y avait une droguerie (voire une quincaillerie) au fond qui fut remplacée par une auto-école..sinon, c’est le désert et tout est d’autant plus sinistre que la place n’a pas subi d’aménagements depuis le front populaire . C’est peut-être pour cette raison qu’elle dispose toujours d’une cabine téléphonique, bien en évidence au bord de la route qui traverse le bourg.

    La cabine est en très mauvais état mais fonctionne si je me souviens bien.

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    On ne devrait pas traiter les cabines de cette façon. Moi, je veux bien qu'on colle des affiches dessus (cela signifie que les gens portent un regard vers les cabines) mais pour le reste, c'est tout simplement déplorable. Quand on dispose d'un outil de communication moderne qui fonctionne, on le respecte. Je compte sur les services des PTT pour rendre à cette cabine son lustre d'antan. 

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    Ensuite, je me suis tout naturellement dirigé vers la Poste , une poste indigne d'un bourg de cette importance (du coup, je ne l'ai même pas pris en photo). Enclavée dans une rue qu'un touriste aurait bien du mal à trouver, elle dresse sa laideur non loin de la chapelle Notre-Dame des Fleurs. Par contre, une cabine téléphonique propre et en état de marche lui fait face. 

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    Avouez que l'endroit ne manque pas de charme et le revêtement du pignon de la chaumière n'y est pas étranger.  Il y a pire comme toilettes publiques (au design années 70 mais et  qui pourraient être repeintes cependant...), le lampadaire est moderne mais sobre et la maison de l'autre côté de la rue donne  un petit cachet breton pas désagréable à l'ensemble. C'est un endroit où il doit faire bon téléphoner. En plus, à 20 mètres, se dresse cette pittoresque masure qui ressemble aux maisons que dessinent les enfants. 

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    Comme toute mégalopole, Languidic comprend plusieurs arrondissements. Entre Camors où j'habite et Languidic (10kms), on traverse le bourg de Kergonan qui fait partie de Languidic mais il ne possède plus de cabines téléphoniques. Par contre, en y passant, j'ai eu la surprise de tomber sur un vendeur de légumes se déplaçant en charrette, poussé par un cheval de trait. Son étal n'est pas très achalandé (difficile en cette saison) mais plus qu'une cabine téléphonique, ces commerçants itinérants sont les témoins d'un temps révolu...ou des précurseurs, allez savoir !

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    son bourrin :

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    De l'autre côté de la route, la ruine d'une discothèque dans laquelle j'ai bu et dansé maintes fois :

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    Quittons donc Kergonan, ma chère Julie et son absence de cabine pour nous rendre à Lanveur, autre quartier de Languidic. Lanveur est collé à Languidic mais la voie express qui les sépare créée comme une frontière, un peu comme un cour d'eau séparant deux villages. Sur la petite place de Lanveur se dresse une cabine qui ne fonctionne plus. Opposé à la discrimination technique, je ne fais pas la différence entre les cabines qui fonctionnent et celles qui ne fonctionnent pas.

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    Pour faire plaisir à Fabienne, j'ai repeint ma 206 en rouge -) La cabine estampillée France Télécom (car tel est le nouveau nom des PTT) se situe à un mètre de l'entrée d'une propriété. Justement, le propriétaire des lieux me voyant prendre des photos est venu vers moi. Je lui ai expliqué le pourquoi de la chose et il m'a répondu que le téléphone de la cabine ne fonctionnait plus depuis de nombreuses années. Il ne comprend pas pourquoi France Télécom (soyons modernes, appelons les PTT par leur nouveau petit nom) n'a pas encore procédé à son démontage. 

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    En tout cas, des AntiCabinistes sont passés par là pour se défouler. Pendant que les djihadistes pillent des musées irakiens, les AntiCabinistes continuent leur travail de sape dans l'indifférence la plus totale. Il ne vaudrait mieux pas pour eux que je croise leur chemin. 

    Il est possible qu'il y ait d'autres cabines sur la commune. Il faudrait que j'aille voir à Tréauray (autre bourg de la commune) et ailleurs encore. Une vie ne suffirait pas pour faire le tour de Languidic.

    Loïc LT

  • recensement des cabines # 1 Baud

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    Je n'ai trouvé qu'une cabine téléphonique à Baud. Elle se situe route de Pontivy et jouxte  le cimetière. Il y a encore quelques semaines, elle était recouverte de vieilles affiches du MDQ mais il semble que les employés de la commune, un jour où ils ne savaient pas que faire sans doute, se soient cassés le cul à les enlever. Le résultat final est mitigé. Un coup de Karcher arrangerait peut-être un peu les choses mais le jeu en vaut-il la chandelle ?

    Information technique : elle fonctionne. J'ai décroché le combiné et on me demande d'introduire ma carte (contrairement à la cabine de Camors qui ne répond plus de rien mais j'évoquerai celle-là demain)...mais quelle carte au fait ? Les télécartes ne sont plus en vente depuis avril 2014 et celles toujours en circulation seront inutilisables après 2016...Or, les PTT  se sont engagés à conserver au moins une cabine par ville de moins de 1000 contribuables et 2 cabines pour les villes de plus de 2000 contribuables. Comment pourront-ils donc utiliser les cabines ? Je fais une proposition aux PTT : rendre les appels en cabine gratuits. 

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    Rien à voir mais à vingt mètres de cette cabine, route de Saint Barthélémy, il y a cette maison qui m'a toujours intrigué. Je ne l'ai jamais vu habitée. A qui appartient-elle et comment on peut laisser des biens immobiliers péricliter à ce point ? C'est d'ailleurs une chose assez courante dans nos bourgs bretons. En tout cas, je suppose vu la forme de l'ouverture sur le pignon qu'il s'agissait jadis d'un commerce genre mercerie, crèmerie ou chapellerie. 

    En tout cas, lorsque j'ai fait ce papier, je ne me doutais pas que je finirais dans le Ouest.France grâce à Julie Schittly. 

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    Aux confins de l'hiver, on s'occupe comme on peut. Quincailleries, cabines téléphoniques, et après ça va être quoi ? ...les vieilles boîtes à lettres jaunes des PTT qu'on trouve ici au là au détour d'une rue...va savoir...

    Loïc LT

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  • CR273 : pas pleurer - Lydie Salvayre

    PHO69ae8f36-285a-11e4-975e-a3dfdd16c4d0-300x450.jpgLa plupart des français ignore totalement  ce qui s’est passé en Espagne au milieu des années 30 et pour cause la guerre civile espagnole n’est étudiée ni au collège ni au lycée. Il faut bien faire des choix dans cette période où il faut  déjà traiter la crise de 1929, la montée et la prise de pouvoir des nazis en Allemagne, le Front Populaire en France. Et puis, globalement, on passait et on passe toujours très normalement encore beaucoup de temps à parler des deux guerres. Ce n’est pas un reproche, c’est juste, je le répète qu’il faut bien faire des choix.

    J’avoue humblement qu’avant de lire ce roman, je ne savais pas du tout comment le général Franco avait pris le pouvoir en Espagne et je savais encore moins qu’en 1936, il s’est passé dans ce pays des événements remarquables pendant desquels les communistes, les libertaires et les nationalistes se sont affrontés violemment certes mais au cours desquels et malheureusement ou heureusement peut-être, des tentatives de mises en place de systèmes alternatifs à des niveaux locaux ont transformé une partie de la population en doux rêveurs libérés des contraintes de la religion et de système quasi-féodal qui fonctionnait jusque là (malgré que l’Espagne était une république depuis pas mal de temps déjà).

    C’est à cet été paradisiaque de 1936 que nous invite Lydie Salvayre à travers le regard de Montse, une fille d’un foyer modeste qui 70 ans plus tard émigrée en France raconte à sa fille en quoi cet été a changé sa vie. Elle habite un petit village espagnol rural qui décide de passer en autogestion en août 1936 sous l’impulsion de son frère José, un libertaire charismatique acharné qui arrive à convaincre la population d’abandonner tout système de propriété..mais après quelques jours, les gens prennent peur et préfèrent se tourner vers Diego, un fils de bonne famille converti au communisme (au grand dam de ses parents) et admirateur de Staline. La rivalité entre José et Diego ne fait que commencer. Dépité, José quitte le village en compagnie de Montse, sa soeur pour se rendre dans une ville proche où une anarchie bon-enfant s’est installée. Montse vit alors les plus beaux jours de sa vie dans cette ville où tout le monde s’embrasse, où tout est gratuit et où l’amour est réinventée. Montse y connaîtra justement l’amour. Mais pour je ne sais plus quelle raison, José et Montse (enceinte) rentrent au village où Diego, le fou de Staline a pris les commandes de la mairie.

    Parallèlement à cette histoire, l’auteur évoque à travers le désarroi de Georges Bernanos (un écrivain français catholique exilé aux Baléares), les atrocités commises par les nationalistes avec l’assentiment de l’Eglise Catholique.

    Je ne vais pas vous dire comment finit cette histoire mais je peux juste rappeler que l’utopie libertaire devenue réalité pendant quelques mois a été vaincue par les nationalistes qui donnent le pouvoir au général Franco. Mais en ma qualité de membre du MDQ, je n’arrive pas à comprendre comment les libertaires et les communistes, qui pour moi sont un peu dans le même combat, aient pu se détester et s'entre-tuer à ce point. La nationalistes ont profité des divisions d’une gauche égoïste et dessoudée…

    L’énergie romanesque que Lydie Salvayre a mis au service de l’histoire est parfaite. La plume de l’auteur est virevoltante et contrairement à certains, je n’ai pas été agacé par l’usage du ‘fragnol’ (sorte de patois parlé par Montse mélangeant le français et l’espagnol) qui donne à ce roman une coloration ibérique bienvenue. Le jury du Goncourt a sans doute couronné le meilleur roman de l’année 2014. En tout cas, un livre qui peut plaire à Julie Schittly

     

    lecture : janvier 2015, kindle, Seuil, 268 pages, parution : août 2014. 4.5/5

     

    Loïc LT

  • CR272 : Meursault, contre-enquête - Kamel Daoud

    854869.jpgJ’ai d’abord relu L'Étranger mais je ne sais pas si c’était indispensable car on peut comprendre et apprécier cette contre-enquête sans avoir lu le roman de Camus. L’auteur revient en effet assez longuement sur Meursault, sa personnalité et le meurtre. Cela m’amuse d’ailleurs de penser que la lecture de Meursault contre-enquête donnera à certains l’envie de lire L'Étranger pour la première fois alors que c’est l’inverse qui semble le plus logique.

    De donner une suite à un des romans les plus connus au monde paraît prétentieux et puis on se dit  qu’avec une telle idée l’auteur savait qu’il allait forcément attirer un minimum de lecteurs, plus en tout cas que s’il avait décidé de mener la contre-enquête d’un meurtre quelconque d’un arabe lambda qui n’aurait pas eu l’honneur de la littérature.

    Pour ce faire, l’auteur s’est permis de prendre quelques libertés avec la réalité (si on peut parler de réalité) puisqu’il part du principe que c’est Meursault qui a écrit L'Étranger ce qui veut dire qu’il a échappé à la peine de mort. Ici c’est le frère de la victime qui s’exprime très longtemps après les faits. C’est un vieillard et il veut rendre justice à son frère qui n’est pour des millions de lecteurs que la victime anonyme de Meursault, 

    Ce qui est amusant dans ce roman, c’est que Haroun, le narrateur, frère de Moussa (la victime) se heurte au fait que le meurtre n’a jamais eu lieu puisqu’il n’est que le final d’une oeuvre littéraire. Mais il ne se pose jamais la question de savoir pourquoi on n’a jamais retrouvé le corps de son frère, ni l’endroit où le meurtre s’est produit, qu’on n’ait plus eu de nouvelles de Raymond ni d’aucuns témoins, qu’on n’ait pas de trace du procès...Tout ce qu’il reste de concret de ce meurtre, c’est un roman écrit par le meurtrier, un roman magnifique et connu mondialement. C'est un peu comme s'il s'agissait d'une rêverie d'un quincailler qui se prend pour le frère d'un type mort dans un roman. 

    Le récit de Kamel Daoud est en ce sens une mise en abîme littéraire assez jubilatoire. Je crois que Julie Schittly serait d'accord avec moi. 

    Haroun, personnage littéraire au même titre que Meursault se donne le  droit de réponse, et cette contre-enquête prise de façon purement factuelle n’est pas sans intérêt. Elle permet de nous replonger dans l’ambiance de la guerre d’indépendance et des relations entre les Pieds-Noirs et les Algériens. A travers la vie de Haroun, on découvre le quotidien de l’Algérie colonisée.  Le soleil est aussi accablant que dans L'Étranger et l’écriture quasiment aussi sèche.

    Mais plus qu’un exercice de style, c’est à un exercice littéraire que nous convie l’auteur. En plus de m’avoir donné le vertige, il m’a permis de me replonger dans L'Étranger (que je n’ai pas étudié à l’école)  qui s’était effacé de mes écrans radar depuis très longtemps.

    lecture : janvier 2015, kindle, Actes Sud, parution : mai 2014. 4/5

    Loïc LT

  • CR267 : Monsieur Blaise - Pierre Varési

    DSC01128.JPGDimanche dernier, alors que je déambulais dans les allées  d'un marché de noël, je suis tombé sur cette couverture représentant la plage du Courégant, une sorte de plage enclavée entre d'hostiles rochers, une sorte de digue et ces blockhaus dont je parlais précédemment. Même si je ne suis pas un grand lecteur de romans régionaux, j'engage la conversation avec l'auteur, m'enquiers du genre de roman qu'il écrit et je lui fais part de mes lectures, de ce blog etc. 

    J'ai passé un bon moment avec Pierre Varési. Parmi les ouvrages qu'il présentait, j'ai choisi ce roman pour sa couverture donc mais aussi pour son titre, qui me rappelle un peu les titres des romans de Philippe Delerm, auteur qui aime aussi  les personnages transparents (Monsieur Spitzweg), qui normalement ne valent pas un coup de cidre et encore moins un roman. 

    Mais le personnage principal de Monsieur Blaise n'est pas Monsieur Blaise. C'est Roland Pignard. Toute sa vie dans son nom. 

    'Roland Pignard, ouvrier lorientais se rend à l'usine pour sa dernière journée de travail. Il prend sa retraite. La suite ne se passe pas tout à fait comme prévu...' nous informe la quatrième de couverture. 

    Si vous voulez lire ce roman, je vous conseille de ne pas lire la suite. Entendu, Julie ?

    Donc, après avoir fêté son départ avec ses collègues, Roland et sa femme vont se promener sur la plage du Courégant (ou quelques années plus tôt, un étudiant en détresse y fit une promenade)  et en sortant de sa voiture, Roland est heurté par un véhicule et meurt sur le coup...

    Mais il ne meurt pas vraiment. Car l'idée du roman est que l'on ne meurt pas. Rimbaud disait on ne part pas, Pierre Varési s'amuse à penser qu'on ne meurt pas. Le corps meurt mais l'esprit reste. Nos cinq sens restent en éveil...même la vue quand bien même, on nous a fermé les yeux, quand bien même on n'est plus qu'un squelette.

    Roland Pignard est allongé sur son lit de mort et voit défiler tous ses proches. Il voit tout, entend tout. Il se sent bien. Ensuite, on est plongé dans l'histoire de la famille de Roland, les infidélités, les histoires d'héritage...Comme Roland a décidé de donner son corps à la science, il est pris en charge par la fac de médecine de Lorient (?) et il ne reste plus de lui que son squelette exposé dans la classe dont Vincent Poulmic est le titulaire. L'ossature Roland Pignard porte désormais le nom de Monsieur Blaise et s'avère être le porte bonheur de Vincent Poulmic, depuis que ce dernier, en sa qualité de médecin lui prodigua les premiers soins post-mortem, soins pendant lesquels il s'aperçut que le mort, d'une façon ou d'une autre lui donnait des tuyaux pour rencontrer l'amour. 

    Pour finir, lors de la rentrée scolaire, une élève pas comme les autres fait son entrée dans la classe de Vincent Poulmic. Je n'en dirais pas plus. 

    On sent que l'auteur s'est bien amusé en écrivant ce livre dont le point de vue original n'a d'égal que l'insignifiance de ses protagonistes...et l'exubérance de quelques-uns. Les Pignard m'ont rappelé un peu certaines familles qu'on rencontre dans les  romans de Djian avec leurs  lots d'infidélités, de cupidité et d'hypocrisie, même dans le deuil...Le récit est émaillé d'anecdotes truculentes (tel ce patron qui se retrouve dans un taxi conduit par un salarié qu'il a viré...). Ce roman dont le personnage principal est un mort n'a, paradoxalement, d'autre prétention que de divertir..

    Tout se passe aux alentours de Lorient et puis de sa côte ouest, cette fameuse côte qui ressemble au littoral californien (c'est mon point de vue -)...ce qui évidemment n'est pas pour me déplaire. 

    Loïc LT

    lecture du 01/12/14 au 03/12/14. éditions Lijuma. 3.5/5

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    photo piquée ici